Depuis quelques jours le rebranding du logo des « Maisons de la Presse » agite les débats et sucite des réactions parfois trés (trop?) passionnées. L’iconique plume disparaît au profit d’une identité visuelle jugée plus sobre et moderne. Et comme tout bon changement qui se respecte, celui-ci fait débat. On décrypte ensemble pourquoi et comment, avec notre oeil branding aiguisé !
📰 Depuis 1950, l'enseigne "plume" identifie les marchands de presse. Elle se réinvente en 2025, accompagnant les transformations du métier. Le ministère de la Culture accompagne son déploiement qui s'inscrit dans le Plan culture et ruralité.
👉 https://t.co/S734TmHolo pic.twitter.com/LvfLH9iypA— Ministère de la Culture 🇫🇷 (@MinistereCC) March 6, 2025
Le rebranding : un art délicat
Le rebranding constitue une opération stratégique majeure pour une marque et qui peu être rapidement problématique si elle est mal gérée. C’est une révision ou une refonte complète ou partielle de son identité (visuelle, conceptuelle, éditoriale). Cette démarche permet souvent à une marque de mieux se positionner sur son marché, d’améliorer sa compétitivité ou d’élargir son public cible. Le rebranding implique généralement un travail approfondi sur le logo, les couleurs, la typographie et parfois le discours marketing associé. C’est donc hautement stratégique et il faut être correctement accompagné sur ce sujet.
Cette stratégie devient incontournable lorsqu’une marque peine à s’adapter aux évolutions sociétales, technologiques ou générationnelles. C’est précisément cette nécessité qui est mise en avant par le ministère de la Culture pour justifier ce rebranding des maisons de la presse. Cependant, malgré ses avantages potentiels, le rebranding reste une opération délicate. Il nécessite une analyse rigoureuse du marché et une bonne compréhension des attentes et des comportements des consommateurs. L’anticipation des résistances au changement constitue ainsi une étape indispensable pour garantir le succès du processus. Rebrander une marque historique comme « Presse », c’est un peu comme décider du jour au lendemain que la baguette doit devenir carrée : tout le monde aura son avis, et surtout, chacun se sentira un peu concerné.
Pourquoi changer un logo si emblématique ?
La plume iconique des Maisons de la Presse, utilisée par près de 21 000 points de vente en France, symbolise depuis longtemps l’accès à l’information. Ce logo est profondément ancré dans l’imaginaire collectif français, et les réactions montrent que finalement chacun y est accroché. Mais voilà, l’époque change, le papier décline, et même les plumes commencent à se sentir un peu has-been. Le ministère de la Culture, en collaboration avec les professionnels du secteur, souhaite donc introduire une identité visuelle plus « moderne et attractive ». Derrière ces deux adjectifs marketing se cache une réalité : attirer un public plus jeune, plus connecté, sans pour autant perdre les habitués du quotidien papier et café du matin.
Les freins au changement : pourquoi tant de résistance ?
Chaque rebranding porte en lui son lot de réticences. Et c’est normal ! Changer une identité, c’est toucher à l’affectif, aux souvenirs, au quotidien même des consommateurs. Dans le cas précis des Maisons de la Presse, les réfractaires voient ce changement comme une perte d’authenticité, une rupture avec l’histoire, voire carrément une trahison. « Pourquoi changer quelque chose qui marche depuis des décennies ? » entend-on ici et là.
Et c’est précisément là qu’entre en jeu le travail stratégique du branding : rassurer, expliquer et convaincre. Bref, transformer les résistances en adhésions. Et cela demande un savoir-faire particulier que peu maîtrisent totalement (mais chez Vingt Deux, rassurez-vous, c’est notre pain quotidien).
Réussir son rebranding : quelques exemples inspirants
Heureusement, l’histoire du branding est riche en réussites. Prenez Eurostar ou Western Union : deux marques historiques qui ont su se réinventer en 2023 pour mieux correspondre aux attentes de leur marché. Le secret ? Un storytelling maîtrisé, une identité visuelle moderne sans être radicalement en rupture avec leur ADN, et surtout une excellente gestion de la communication de crise.
Pour le logo « Presse », la clé du succès résidera précisément dans la manière dont le changement sera introduit. Impliquer les marchands de presse, expliquer clairement les bénéfices attendus (davantage de visibilité, une meilleure attractivité, une réponse aux évolutions du secteur) et surtout ne pas donner l’impression que cette décision tombe d’en haut sans concertation. Et au final que se passera-t-il dans quelques semaines ? Plus personne n’en parlera, le déploiement s’effectuera et cette nouvelle identité trouvera ses forces et son espace d’expression.
Le verdict : bonne ou mauvaise idée, ce rebranding ?
Soyons francs : moderniser une marque historique est toujours un pari risqué. Mais ne rien changer serait sans doute encore plus dangereux dans un contexte où la presse papier doit constamment se réinventer. Le véritable enjeu, c’est de trouver l’équilibre subtil entre tradition et innovation, entre nostalgie et modernité.
Finalement, ce débat autour du logo « Presse » est révélateur : il prouve que les marques, même les plus modestes et quotidiennes, comptent énormément pour leur public. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle pour les passionnés de branding que nous sommes chez Vingt Deux.
Alors, prêts à dire adieu à la plume historique pour accueillir ce nouveau visage graphique ? La réponse arrivera bientôt sur vos kiosques préférés, avec ou sans café.