Que ce soit Facebook, Instagram, Twitter ou Pinterest, l’une des fonctions commune Ă ces diffĂ©rents sociaux est celle de pouvoir aimer une publication via un simple clic sur un bouton â€ïžđ. Et sur Facebook de nombreuses voix se sont exprimĂ©es depuis les dĂ©buts du plus grand rĂ©seau social mondial pour demander un bouton « je n’aime pas ». Or ce n’Ă©tait pas du goĂ»t de Mark Zuckerberg qui a prĂ©fĂ©rĂ© misĂ© sur l’empathie et faire que toutes les rĂ©actions soient le plus positives possibles. NĂ©anmoins, celles-ci ont Ă©voluĂ© offrant un panel plus larges de rĂ©actions possibles.
Mais il est un mĂ©dia social qui offre depuis ses dĂ©buts la possibilitĂ© d’indiquer que l’on aime ou pas un contenu : Youtube. En effet, les likes ou dislikes sont une fonction trĂšs utilisĂ©e, permettant Ă chaque utilisateur, pour peu qu’il soit identifiĂ©, de manifester qu’il aime ou pas la vidĂ©o.
RĂ©duire l’impact des comportements nĂ©gatifs sur les rĂ©seaux sociaux
En expĂ©rimentant la suppression de l’affichage des « je n’aime pas », Youtube a pour dessein de rĂ©duire l’impact des comportements nĂ©gatifs sur la plate-forme. En effet, ce test vise Ă rĂ©pondre aux prĂ©occupations concernant les campagnes d’aversion ciblĂ©es et l’impact des indicateurs nĂ©gatifs sur le bien-ĂȘtre des utilisateurs : en effet de nombreuses marques, chaines, partis politiques sont victimes de campagnes organisĂ©es par des opposants qui vont tout faire pour que le compteur de je n’aime pas soit supĂ©rieur Ă celui des j’aime.
Les crĂ©ateurs seront toujours en mesure de voir le nombre total de đ et de đ mais seulement dans YouTube Studio. Les spectateurs pourront toujours apprĂ©cier ou dĂ©sapprouver les vidĂ©os comme d’habitude, et ces votes compteront toujours pour le classement des vidĂ©os dans l’application. Mais la suppression du dĂ©compte total pourrait contribuer Ă Ă©liminer une partie de la stigmatisation nĂ©gative qui entoure ce genre de choses, ce qui pourrait aider les personnes Ă se sentir plus Ă l’aise pour partager leur contenu.
đđ In response to creator feedback around well-being and targeted dislike campaigns, we're testing a few new designs that don't show the public dislike count. If you're part of this small experiment, you might spot one of these designs in the coming weeks (example below!). pic.twitter.com/aemrIcnrbx
— YouTube (@YouTube) March 30, 2021
Masquer des données aux utilisateurs
Le projet de Youtube s’inscrit dans une tendance commune aux rĂ©seaux sociaux. En effet, Twitter et Instagram ont dĂ©jĂ testĂ© la possibilitĂ© de ne pas afficher certaines donnĂ©es comme le nombre de likes, le nombre de followers pour manipuler les comportements sur leurs rĂ©seaux. Youtube lui-mĂȘme avait modifiĂ© l’affichage du nombre de followers dĂšs lorsqu’il atteint plusieurs milliers d’abonnĂ©s, son affichage se fait alors de façon moins prĂ©cise.
Instagram, Facebook et Youtube masquent les « j’aime »
Le projet de Youtube est similaire Ă l’expĂ©rience qu’a conduit Instagram en supprimant le dĂ©compte des likes publics et qui continue de l’affiner en fonction des commentaires des utilisateurs, prĂšs d’un an aprĂšs le dĂ©but du test. Plus rĂ©cemment, Instagram a commencĂ© Ă tester une nouvelle option qui permettrait aux utilisateurs d’afficher les comptes de likes publics s’ils le souhaitent, leurs posts reflĂ©tant autrement un indicateur non numĂ©rique de likes de post.
Instagram is testing hiding like count from audiences,
— jane (@wongmjane) April 18, 2019
as stated in the app: "We want your followers to focus on what you share, not how many likes your posts get" pic.twitter.com/MN7woHowVN
L’idĂ©e est assez simple : sans la concurrence du nombre de « like », ou le cadre nĂ©gatif des « dislikes » dans le cas de YouTube, cela pourrait contribuer Ă Ă©liminer une partie de la pression liĂ©e Ă la publication d’un message, en rĂ©duisant le stress potentiel afin d’aider les personnes Ă se sentir plus libres de partager et donc de les inciter Ă poster plus souvent.
Facebook a Ă©galement annoncĂ© en janvier 2021 la suppression prochaine des mentions « j’aime » sur les pages pour ne garder que les abonnĂ©s, perçu comme un meilleur indicateur de fidĂ©litĂ© pour les webmarketeurs. Cette Ă©volution sera mise en place lors des nouvelles versions des pages qui verra Ă©galement de nombreuses Ă©volutions tant dans l’ergonomie de l’interface que des fonctionnalitĂ©s et du fil d’actualitĂ©.
Les abonnĂ©s sont un indicateur plus pertinent du nombre de personnes qui aimeraient voir les publications de votre Page dans leur fil dâactualitĂ©.Â
Facebook Business
Le nombre de likes publics, et d’autres mesures de « vanité », sont devenus un sujet de prĂ©occupation plus important pour les rĂ©seaux sociaux ces derniers temps, tandis que les plateformes cherchent Ă assurer une expĂ©rience utilisateur optimale.
En 2018, le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a indiquĂ© qu’il souhaitait que le nombre de followers et de Like soit un Ă©lĂ©ment moins important dans son application – allant mĂȘme jusqu’Ă dire que le nombre de followers n’a pas de sens et serait potentiellement nuisible.
Si je devais recommencer le service, je ne mettrais pas autant l’accent sur le compte des ‘followers’. Je ne mettrais pas autant l’accent sur le nombre de « like ». [âŠ] Cela ne pousse pas rĂ©ellement ce que nous croyons maintenant ĂȘtre la chose la plus importante, qui est une contribution saine en retour au rĂ©seau et une conversation au rĂ©seau.
Jack Dorsey – PDG de Twitter
On peut se demander si cette intention est rĂ©ellement sincĂšre car ces Ă©lĂ©ments de like/unlike sont au coeur mĂȘme Ă©lĂ©ments de l’interaction sociale proposĂ©s par les rĂ©seaux sociaux. En voulant limiter les dĂ©rives et les nuisances de troll, ces rĂ©seaux sociaux ne sont-ils pas en train de se tirer une balle dans le pied ? Car on le sait bien que les rĂ©seaux sociaux sont basĂ©s sur l’Ă©gotisme et oĂč l’on cherche Ă tout prix Ă affirmer sa popularitĂ©. Supprimer ces indicateurs de popularitĂ© risquent d’amener de la frustration pour les utilisateurs, qu’ils soient simples spectateurs ou crĂ©ateur de contenus.
En outre, sur YouTube, les « j’aime » et les « j’aime pas » ont un objectif plus fonctionnel, en dĂ©finissant la popularitĂ© et donc la portĂ©e du contenu, impactant le rĂ©fĂ©rencement des vidĂ©os sur Youtube et sur Google. Par ailleurs, lorsqu’il n’est pas utilisĂ© avec des intentions malveillantes, le bouton « je n’aime pas » a un but pratique pour les utilisateurs de YouTube ; il peut ĂȘtre utilisĂ© pour adapter l’algorithme de recommandation de YouTube aux goĂ»ts de chacun. Ainsi, lorsqu’un utilisateur n’aime pas une vidĂ©o, il est moins susceptible de voir des recommandations pour des types de vidĂ©os similaires sur sa page d’accueil.
Que pensez-vous de cette idĂ©e ? PlutĂŽt đ ou đ ?